Delilah avait une vie compliquée : c’était plutôt demandant de faire honneur au sang qui coulait dans ses veines en accumulant les réussites académiques, et vu son tempérament explosif, c’était d’autant plus ardu de maintenir une cote sociale acceptable. Pas qu’elle en ait quelque chose à faire, elle ne cherchait pas l’affection de ses pairs, elle n’en avait que faire de cette puérile illusions qu’était l’amitié ou pire, l’amour. Tant qu’on la bouclait et qu’on baissait les yeux sur son chemin, elle n’en avait que faire que ça soit par respect ou par peur… Ah, la fierté Hastings. Ce qu’elle n’avait pas anticipé, pourtant, c’était que son idiot de frère viendrait miner sa crédibilité avec ses bêtises. D’abord, un emploi de concierge – comme si ce genre de tâche vulgaire et dégradante était  du calibre de leur clan – et maintenant… une idylle interdite? Ça lui avait pris toute sa retenue pour ne pas lui envoyer une beuglante !! Avait-il même deux neurones de fonctionnelles? Et elle hein? Elle était forcément associée à ses frasques douteuses, déjà qu’on lui demandait un peu trop souvent si ce débile mangeait des hiboux! ARRRRG. Elle allait l’étrangler. Elle lui en voulait, de n’en faire qu’à sa tête, parce que toutes les ambitions parentales qu’il ne rencontrait pas, elles tombaient en double sur ses épaules. Et elle commençait à en avoir marre.

C’est donc à la tombée de la nuit qu’elle se dirigea vers le point de rendez-vous : le saule cogneur, pour une besogne bien moins plaisante que ses usuelles parties de jambes en l’air : enfoncer un peu de bon sens dans la tête de Ludo. Et merde, si elle ne l’aimait pas autant, elle lui aurait déjà fait subir un sort de limace! Et sa nonchalance! Elle avait le pas lourd alors qu’elle s’approchait, les joues empourprées, signe de son redoutable excès de rage. Que son ainé ne calmait en rien avec sa question! Lui faisait-il si peu confiance! Gonflant les joues comme quand il lui refusait des faveurs, elle avait grommelé un : « À ton avis, espèce de gobelin stupide! S’ils le savaient, tu ne serais plus de ce monde! » Croyez-le ou non, elle était presque tendre dans son choix de mot. Elle avait beau rager, elle finissait toujours par lui passer ses caprices. Faisant les cents pas, elle débuta un : « Non mais c’est quoi ton problème Ludo ! Concierge, s’était pas déjà assez dégradant, fallait que tu rajoutes à l’insulte!!? SI j’me retenais pas… »

Et puis, aussi vite qu’elle était arrivée – un peu trop fréquent avec son frère irrécupérable – sa colère noire s’était dissipée alors qu’elle s’assoyait dans l’herbe dans un profond soupire, vaincu. Finalement, sa curiosité aurait raison d’elle, parce qu’il était IMPENSABLE qu’elle n’ait que les ragots, s’il voulait conserver ses bijoux de famille, il avait intérêt à parler, se gringalet. « Sérieux, c’est quoi cette histoire? Et surtout, pourquoi c’est public?! Tu peux pas juste faire comme tout le monde, épouser quelqu’un de présentable et la tromper sans te faire prendre !! » Si elle devait épouser un cousin moche, il n’avait aucun droit à son petit bonheur, et le regard qu’elle lui jetait était une mise en garde. Elle n’hésiterait pas à pratiquer des sortilèges interdits sur lui s’il osait lui cacher des choses!

Il avait le don de la mettre hors d’elle, avec son entêtement, avec ses bêtises, Ludo, il n’écoutait personne et ne se laissait rien imposer, elle s’était d’ailleurs montrée plutôt surprise qu’il n’ait pas protesté plus vigoureusement contre ses fiançailles. Mais croire qu’il s’était assagit, c’était une grave erreur, il suffisait d’un seul moment d’inattention pour qu’il merde à nouveau, ce crétin! Et le pire, c’est qu’il assumait toujours, avec la tête haute et l’égo de leur clan, il avait cette force typiquement Hastings quand venait le temps de défendre ses opinons controversées et ça le rendait à la fois folle de rage et plutôt admirative. Elle aurait aimé tenir tête à ses géniteurs de la sorte, leur refuser les requêtes contraignantes qui l’étouffaient, prendre le contrôle de sa propre destinée… mais c’était impensable. Parce qu’à chaque nouvel affront de son ainé, elle en payait le prix, comme si ses parents étaient déterminés à resserrer l’étaux autour de sa gorge pour éviter qu’elle ne reproduise les frasques de son frère. Avait-il la moindre idée de l’enfer qu’elle allait vivre à cause de lui? Non, sans doute pas, Delilah, elle n’aimait pas se plaindre. Et elle n’aimait pas qu’on tente de l’amadouer non plus. D’un ton tranchant, elle remettait les pendules à l’heure. « N’essaie pas de me faire avaler ça. Les Stonehenge sont une honte à leurs sangs… et tu le sais aussi bien que moi.  » Avec leur proximités des Moldus! Sacrilège. Elle pinçait les lèvres, les joues de plus en plus rouges avec chaque mot. Il avait intérêt à trouver une meilleure fable pour leurs parents parce qu’il finirait écartelé.

Pourtant, elle le laissait finir, écoutant son histoire comme une curiosité morbide, incapable de concevoir cette attirance dont il lui parlait. Personne ne lui avait jamais tapé dans l’œil au point de la faire sourire bêtement à sa simple mention. Elle soupira, un rageur : « Est-ce que tu t’entends ? » lui échappa alors que le round 2.0 de la tempête Deli battait son plein. « Tu essaies de me faire croire qu’une écervelée avec un penchant pour le vandalisme – et au moment où elle agit comme une cinglée tout juste bonne à être enfermée à Ste-Mangouste, c’est ça qui t’excite? Sérieusement Ludo?! » Oh Delilah… si seulement tu savais la suite. Parce qu’en soi, elle s’en moquait bien de quand et comment son frère se trempait le pinceau, il pouvait s’envoyer des trolls (la Stonehenge s’en rapprochait drôlement, selon elle) si ça lui plaisait, mais pas aux sus de tous! Quand enfin, il décida d’accoucher de la portion croustillante de l’histoire, c’est une claque qu’elle décroche derrière son crâne de demeuré. « … C’est de mieux en mieux... » Ou de pire en pire! La deuxième claque venait, elle retenait sa force, parce que c’était lui. « Donc laisses-moi résumer : tu es visiblement incapable de choisir des amis – ou des conquêtes, et je vais me taper la crise des parents et l’humiliation publique des rumeurs parce que celui que tu considères comme ton digne de confiance t’as vendu? Ludo merde! »

Comme trop souvent, elle avait fini par soupirer, vaincu, en se laissant tomber le dos dans l’herbe, allongée à côté de son frère. Elle ne dit rien pendant un long, très long moment, avant de laisser sa pointe de douceur et d’inquiétude se pointer, juste pour lui. « Et maintenant, tu vas faire quoi? » Parce qu’au final, elle s’en souciait, de son frère. « Briana n’est peut-être pas l’amour de ta vie, mais elle est très bien, t’as eu de la chance…. Ce n’est pas suffisant ça? Dois-je te rappeler que t’as évité la portion co-sanguine de l’histoire? Je te troque Briana contre Edmund n’importe quand! » Un petit coup de coude, puis elle soupirait à nouveau, en fixant le ciel sombre, incapable de concevoir ses idées de grandeur. « Pourquoi tu veux toujours des trucs impossibles… »  

La blondinette, elle était assez colérique pour ne pas se formaliser du langage cru de son frère. Elle n’aimait pas les abrutis qui s’enfonçaient dans un déni cuisant pour éviter les sujets désagréables, alors autant l’idée même d’une telle chose lui retournait l’estomac, elle confrontait dans une once de gêne les révélations de son ainé : Oui, Ludo avait une expertise en sports horizontaux, et elle se refusait à en connaître les détails. Elle espérait seulement que dans ce domaine-là, au moins, il assure assez pour ne pas parjurer le nom des Hastings. Mais les plaisirs charnels – dont elle était une grande adepte – et les sentiments étaient deux monstres distincts, elle voyait clair dans la tentative du plus vieux pour la ramener à de meilleurs sentiments par ses justifications sournoises. Pointant un indexe accusateur vers lui, elle souffla un rageur : « Ne me prends pas pour une idiote en mélangeant deux choses totalement différentes! Tu t’enfile des cracmol si t’en as envie, mais tu.ne.te.fais.pas.prendre! C’est pourtant simple non? » Elle lui offrait sa loyauté, son écoute, son support en dépit du franc désaccord qu’elle avait avec ses choix minables, elle ne supporterait pas qu’il minimise la situation. Ils n’en seraient pas là pour un coup d’un soir, ça c’était certain. Lèvres pincées, elle essaya même le faire confesser l’histoire entière, de leur rencontre à … OH BORDEL. Il n’allait quand même pas accuser son sang maintenant! Il ne s’en tirerait pas à si bon compte! « Ah ça… pour t’envoyer le concierge, c’est certain que ton sang n’a pas fait de tords… Mais Ludo… tu ne vas pas vraiment tout foutre en l’air pour tirer un coup… Non? » Elle le connaissait mieux que ça.

Et la suite, elle lui fit redouter le pire. Plus il parlait et plus l’envie de l’égorger envahissait son corps, tordait ses tripes. Elle pouvait être sanguinaire, Deli, quand elle le désirait, dieu merci, son tempérament d’adolescence n’avait pas encore la malédiction du lycan. Elle l’écoutait défendre Dry, parler d’amour, et elle en avait la nausée. Il était taré?! L’affection est une faiblesse, un vice interdit dans une famille comme la leur. Et qu’il soit aussi niais lui donnait des envies de laisser le saule cogneur lui refaire le portrait. Il parlait de trucs tellement étrangers, méprisables, que si ça aurait été n’importe qui d’autre, il ne s’en sortait pas vivant. « Tu fais toujours ça… croire les gens sur paroles, faire confiance à des insignifiants de première… excuser leur trahison. Je vais vraiment finir par te faire boire un flacon de Poussos, je ne sais pas ce qui est arrivé à ta colonne! » Elle, elle était tout l’inverse. Anastasia, Dry … elle les garderait à l’œil, se refuserait de leur donner une chance de planter un nouveau poignard. Allongée dans l’herbe, elle réfléchissait, silencieuse un long moment, tentant de regrouper ses songes.

Elle ignorait comment lui venir en aide, ou même si on pouvait le sauver, alors au minimum, sa réponse lui arracha un sourire : il n’était pas totalement taré. « Comme quoi, il te reste encore un peu de neurones. Tu as de la chance que Purpy soit un menteur… je devrais lui donner une rumeur bidon… le discréditer un peu... » C’était venu si spontanément, elle ne pouvait pas faire autrement, Ludo, elle crèverait pour lui, même si elle hurlait le contraire. Pourtant, quand il se lançait dans son charabia de promesse, c’est un très sec : « Arrêtes de faire ça. » qu’elle lui ordonna, le visage vide, les iris indéchiffrables. Cette vie contrainte, elle n’était endurable que si elle obéissait aux ordres sans les remettre en question. Elle était beaucoup plus froide, quand elle reprit la parole. « Comme toi, le jour venu, je vais faire ce qu’on attends de moi… avec celui qu’on me choisira. Espérer le contraire ne sera bon qu’à me bousiller le moral. » Un soupire, il déraillait complètement. « Sourire Ludo? Est-ce que t’es cogné la tête? Je n’aspire ni à sourire, ni au bonheur. Je veux un rang. Alors à moins que tu me trouves un sang pure que les parents jugeront assez prestigieux pour abandonner le nom des Hastings, on sait tous les deux ce qui adviendra de moi. » Edmund. Ce fichu Edmund moche au QI d’un cafard. « Alors remballes tes belles paroles, on dirait une malédiction! Si un jour je tombe sous le charme d’un abruti, je te préviens, je te blâme pour m’avoir jeté un sors! »

Tu as raison. Trois petits mots qui sonnaient comme une invocation divine à ses oreilles, et c’est d’ailleurs avec un naturel désarmant qu’un rictus satisfait apparu sur son minois d’ordinaire si austère. Elle avait raison, et il était hors de question qu’elle le laisse oublier avoir avouer une telle vérité! Oh qu’il allait regretter, vu son sourire de peste et son air triomphant, c’est qu’elle avait un égo assez démesuré, sa petite sœur. Et elle était bornée, alors quand il se mit à défendre l’enfoiré qui l’avait trahis, elle secouait la tête, dans un profond soupire, déjà blasée de cette bonne volonté qu’elle percevait comme de la faiblesse. « Économises ta salive. Évidemment que j’ai raison! Et il n’y a rien que tu pourras dire qui me fera changer d’avis sur Dry. Rien. » Parce que Deli, elle détestait 99,99999% de la population terrestre sans aucune raison valable. Alors si en prime, vous lui donniez une raison de le faire… Disons simplement que le mot pardon ne faisait pas partie de son vocabulaire, et si son frère la laissait faire, elle trouverait des tortures imaginatives pour cet enfoiré qui avait osé le jeter aux lions. Elle pourrait pratiquer sur Purpy, un autre guignol qu’elle ne tenait pas en haute estime. D’un haussement d’épaule, elle soupira un indifférent : « …Se pendre hein… Et ça serait une grosse perte parce que … ? » Plutôt sincère. Franchement, à part sa propre personne, elle se fichait bien de ce qui pouvait arriver aux minables. Un jour, il finirait par encaisser le prix pour ses mensonges répétés.

C’est d’un roulement théâtrale des yeux qu’elle accueilli l’explication de son ainé, se débrouiller seule? Il peinait à mettre un pied devant l’autre sans faire une connerie! « Si seulement ton QI était aussi développé que ton corps… tu sais très bien qu’entre nous deux, c’est moi, la voix de la raison. Sinon, tu ne serais pas ici à me raconter des bêtises. » En avant-première. Parce qu’elle était certaine qu’une faute aussi grande ne resterait pas impunie par ses parents … et sa fiancée hein? Avait-il pensé à sa fiancée? Pas qu’elle était spécialement fan de Briana, mais si Edmund osait l’humilier de la force, elle lui ferait un joli collier avec ses bijoux de famille! Si seulement la discussion avait pu rester loin des conseils sentimentaux. Elle le savait, que son frère voulait la protéger d’une situation délicate, l’extraire au joug de leur famille cinglée… mais elle ne pouvait pas se permettre d’espérer. Il fallait se résigner, accepter… et empoisonner ce crétin une fois un héritier mâle mis au monde. Un classique. Ça l’énervait, qu’il tente de lui imposer sa vision rose bonbon du monde. Il délirait, le pauvre. « Qu’est-ce qui est si difficile à comprendre pour toi … Je ne VEUX PAS rencontrer qui que ce soit. Je n’ai pas besoin d’un minable pour chanter mes louanges, je connais ma valeur. Je m’en moque de l’idiot qu’on me forcera à épouser. Je n’ai qu’un seul amour, et c’est moi-même. »

Plissant son petit nez pendant qu’il poursuivait sur sa lancée fleur bleu, elle s’énerva – si caractérielle « Tu me connais donc si mal Lu’ ? » Il lui dépeignait un portrait morbide qui lui retournait les tripes. « Évidement que c’est important pour moi, le rang !! Je préfère de loin l’argent et le prestige à une idylle éphémère qui se terminera indéniablement en trahison. Non merci. Et puis ce n’est pas comme si je prévoyais être fidèle à Edmund, j’engagerai un beau jardinier, un truc du genre… » Elle espérait qu’il oublie vite cette fille, mais sa nouvelle confession lui avait tordu le cœur. S’il y a bien une personne qu’elle n’aimait pas savoir triste, c’était bien lui. Plissant son joli nez, elle demanda, incertaine. « … À t’attacher… À Stonehenge? Comment? » Concept incohérent pour elle qui détestait l’humanité au grand complet. Mais sa curiosité reprenait le dessus. « Qu’est-ce qu’elle a de si spécial cette greluche, pour te faire perdre la tête au point d’en oublier toute prudence? » Ses iris brillaient d’une drôle de lueur : celle des mauvaises idées. Il était évident qu’elle montait mentalement un plan pour investiguer l’étrange cas Ana. Elle aimait bien, mettre son nez dans les affaires des autres… et éliminer les ennuis, c’était, après tout, une Hastings. « Peut-être qu’elle t’a jeté un sors… ça ne peut pas rester impuni! »

Son frère, il avait vraiment le don de s’attirer des ennuis, à croire qu’il accordait trop d’importance à l’expérience pour anticiper le fiasco et comment s’en protéger. C’était exaspérant, elle avait parfois l’impression d’être le cerveau de leur opération (SPOILER : ils étaient aussi catastrophiques l’un que l’autre). C’était épuisant, de devoir non seulement anticiper comment se tirer de ses propres mauvais choix, mais en prime comment aider Ludo. Si au moins il lui en parlant AVANT de faire des bêtises… Était-ce trop demandé? Pinçant les lèvres, elle avait demandé, en roulant les yeux pour bien montrer qu’il l’énervait. « Ah. Alors même toi, tu es conscient que ta réputation est on ne peut plus honteuse... C’est quoi cette histoire avec les hiboux d’ailleurs? » Une rumeur qu’elle avait pourtant par tous les moyens essayé d’enterrer, sans succès. Allongée dans l’herbe, elle fixait le ciel avec une drôle de pression sur l’abdomen, une rage qu’elle peinait à contrôler et qu’elle refusait d’avouer. Elle enviait son absence de peur, cette manière qu’il avait de n’en faire qu’à sa tête, de se contenter de rien… de pourchasser la liberté. Deli… elle n’était pas prête à en payer si cher le prix. Mais elle se rebellait, à sa façon, sans jamais se faire coincer, histoire de ne pas finir reniée. Ses parents étaient beaucoup moins tendres avec elle, elle ne porterait pas le nom Hastings à la prochaine génération après tout. « Parce que tu crois que je ne vis pas? Essaies encore, je suis juste meilleure que toi pour ne pas me faire prendre. » Elle était aussi de loin meilleure pour s’enfoncer dans un déni cuisant, pour se refuser toute forme de contact sentimental, humain, pour agir comme un automate et ne laisser personne l’atteindre… personne la blesser. « Peut-être. Mais je doute de rencontrer des gens intéressants. »

Leur monde prestigieux était tellement ennuyant. Ce qui n’était pas une porte ouverte pour que son frère critique son plan d’avenir. Marier un cousin n’était pas appréciable, certes, mais que pouvait-elle faire d’autre? Trouver un sang pur que ses parents jugeraient acceptable était presque peine perdue… et franchement, il y avait pire qu’Edmund, au moins, c’était une carpette. Elle s’était résignée, à écarter les cuisses pour un porc, alors lui ou un autre… C’est un petit rire sans vie qui lui échappa, ce qu’il était fleur bleu, son frère. « Ludo … Ta naïveté est touchante. Évidement que je vais coucher avec Edmund s’il devient mon mari. Mais je ne serai quand même pas fidèle à un idiot pareil, alors oui, probablement que j’aurai des à côté plus séduisants et… remplaçables. Ce que tu ne devrais pas être de par ta profession vu ton sang. » Un avenir bien triste… mais était-ce moins pathétique que son amourette avec une ratée? Certainement! Elle soupira à l’écouter, totalement incrédule devant une telle description de la créature. « … À t’entendre, on jurerait le contraire. On parle bien de la même fille? Cette bécasse maladroite de Stonehenge? T’es certaine que tu ne t’es pas cogné la tête? » Il était peut-être mourant? Elle plissait son joli petit nez, incapable de concevoir qu’on puisse être attiré par un spécimen du genre. Elle allait même proposer de la découper en morceau, lorsqu’il la devança en exigeant une promesse. Elle poussa un profond soupire, pestant. Ils savaient tous les deux, qu’elle finirait par flancher. « … Qu’on soit bien clair. Je ne ferai rien par égard pour toi, pas parce que j’en ai quoi que ce soit à faire de cette fille… » Avec Deli, rien n’était jamais gratuit, pourtant. Mais elle était loyale. « Mais en échange, je jour où je viendrai vers toi avec une demande aussi déraisonnable, tu devras promettre tout aussi aveuglément. » Ses iris accrochaient les siens. « Deal? »